Centre Européen de recherche sur le Risque, le Droit des Accidents Collectifs et des Catastrophes (UR n°3992)

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BRÈVES, N. Arbousset

Nathalie Arbousset

Ingénieur d’études au CERDACC

 

  • Médiator

Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu coupable de « tromperie aggravée » les laboratoires Servier condamnés à payer 2,7 millions d’euros d’amende. Les parties civiles devraient également se voir verser plus de 180 millions d’euros. Les laboratoires qui fabriquaient le Mediator, mis sur le marché en 1976 pour le traitement du diabète mais largement prescrit comme coupe-faim ensuite, devront verser en outre au total plus de 180 millions d’euros aux parties civiles en réparation des préjudices subis, selon les premiers calculs effectués par des avocats dans la foulée du délibéré.

Jean-Philippe Seta, l’ex-numéro 2 du groupe pharmaceutique et ancien bras droit de Jacques Servier a été condamné à quatre ans d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’une amende de 90 600 euros. Il devra lui aussi indemniser les victimes. Le parquet avait requis à son encontre cinq ans dont trois ferme et 200 000 euros d’amende.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, ex-Afssaps), qui a « gravement failli dans sa mission de police sanitaire », a été condamnée à 303 000 euros d’amende. Le parquet avait requis une amende de 200 000 euros.

 

  • Le risque inondation

En France, le risque d’inondation constitue le premier risque naturel « exposant 17 millions d’habitants au débordement de cours d’eau (soit 1 habitant sur 4) et 1,4 million pour la submersion marine1 quand deux tiers des communes françaises sont concernées par des phénomènes de ruissellement ».

Malgré les efforts entrepris pour améliorer l’information des populations, celles-ci ne perçoivent pas encore la réalité du risque auquel elles sont soumises, elles ne savent pas non plus comment agir ou réagir face à ce risque. Il s’avère que « le seul fait d’être informé ne suffit pas à engendrer l’adaptation comportementale souhaitée et, qui plus est, être informé n’induit pas forcément un passage à l’action ».

Le CEPRI a publié un rapport qui propose un panorama des outils de sensibilisation. Il fournit des outils techniques et méthodologiques, partage des retours d’expérience et identifie des bonnes pratiques, afin d’aider les territoires à construire une efficace stratégie de sensibilisation au risque d’inondation.
 Rapport Panorama des outils de sensibilisation

  •  L’hydrogène

L’hydrogène apparait comme un moyen de lutter contre le réchauffement climatique, il est même présenté comme l’avenir de la transition écologique (R. Guillaume, « 15 acteurs français de la filière hydrogène », Les horizons, Média d’intelligence écologique, https://leshorizons.net/mapping-15-acteurs-francais-hydrogene/, consulté le 22 avril 2021). Dans l’atmosphère il existe une très faible quantité d’hydrogène. On le retrouve dans la composition du Soleil, des étoiles, des planètes gazeuses. Mais aussi du carbone (CH4) de l’eau (H2O). Pour le fabriquer, il convient donc de l’extraire et ce processus nécessite l’utilisation de ressources fossiles comme le gaz naturel et le pétrole.  Mais cette technique libère de grandes quantités de gaz à effet de serre. L’avenir est donc à l’hydrogène « vert ». Il peut être fabriqué à partir de l’électrolyse de l’eau. En résumé, on fait circuler un courant dans de l’eau on obtient alors une réaction chimique qui permet de décomposer l’eau (H2O), en dioxygène (O2), d’un côté, et en dihydrogène (H2) de l’autre. Cette méthode de production qui a pour ambition de décarboner les usages actuels de l’hydrogène dans l’industrie, présente un intérêt écologique si l’électricité est issue de sources renouvelables.

 C’est naturellement que l’hydrogène a été envisagé comme une alternative aux carburants classiques dans les transports. Pour rappel, le Plan climat français prévoit la fin de la vente de voitures au diesel et à essence en 2040. La France se fixe plusieurs objectifs dans ce domaine : déployer 5 000 véhicules utilitaires légers et 200 véhicules lourds (bus, camions, trains régionaux, bateaux), et implanter 100 stations, alimentées en hydrogène produit localement, à l’horizon 2023. C’est ainsi qu’en Alsace, à Strasbourg, une station-service à hydrogène vert à partir de bois local va voir le jour. On doit ce projet à la start-up alsacienne Eifhytec, qui a développé un compresseur thermique. Cette dernière a signé une convention en collaboration avec R-Hynoca, filiale de R-GDS, pour produire ce gaz à haute valeur énergétique sur le site de la plaine des bouchers. En 2023, à Strasbourg, il sera donc possible de faire le plein de sa voiture avec de l’hydrogène (Jean-Luc Poncin, « Strasbourg : bientôt une station-service à hydrogène vert de nouvelle génération », H2O mobile, https://www.h2-mobile.fr/actus/strabsourg-bientot-station-hydrogene-vert-nouvelle-generation/, consulté le 22 avril 2021).

Par ailleurs, au cours de ce mois d’avril, quatre régions (Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Auvergne Rhône-Alpes et Occitanie) ont commandé pour leur TER des rames bi-mode auprès d’Alstom, alimentées par de l’électricité et de l’hydrogène. Là aussi on évolue vers le verdissement du ferroviaire et la neutralité carbone. Les premiers essais doivent démarrer en 2023 pour une mise en service prévue pour 2025 (Michaël Torregrossa, La France s’engage pour le train à hydrogène, H2O mobile, https://www.h2-mobile.fr/actus/france-engage-train-hydrogene/, consulté le 22 avril 2021).

Voir sur cette thématique le dossier du Pôle Véhicule du futur Lire ICI .