Sols et sous-sols dans la transition socio-écologique
Perspectives interdisciplinaires pour les sciences humaines et sociales
Résumé
Ce colloque souhaite rassembler des chercheur.es en sciences humaines & sociales s’intéressant à la façon dont les sols et les sous-sols sont convoqués par une série de promesses et de projets de transitions socio-écologiques. Stockages (CO2, déchets nucléaires), nouvelles extractions et nouvelles frontières (terres rares, métaux critiques, chaleur géothermique), séquestration du carbone dans les sols agricoles, bio-remédiations, sont quelques exemples de pratiques témoignant de l’enrôlement et de la traduction des sols, sous-sols et éléments qui les composent dans différents scénarios de transitions, eux-mêmes controversés. Ce colloque interroge en particulier la façon dont différentes strates et / ou entités du sol et du sous-sol se trouvent mises en contact, circulent, interagissent, produisent des effets attendus ou inattendus. Les propositions sont attendues avant le 30 avril. Le colloque se tiendra le 19 et 20 novembre 2020 à Grenoble.
Appel à communications
Si la période contemporaine a parfois été associée au ‘hors-sol’ (de la conquête spatiale aux aliments en tube), on assiste aujourd’hui à une ‘redécouverte’ des sols et des sous-sols à l’heure des transitions socioécologiques.
Cette ‘redécouverte’ n’est pas sans équivoque (Kearnes and Rickards, 2017), sols et sous-sols se trouvent convoqués et enrôlés dans une série de promesses et de projets de transitions (agricoles, énergétiques, climatiques ou écologiques), en même temps que leurs dégradations s’inscrivent parmi les enjeux nvironnementaux les plus critiques de notre époque.
La séquestration du CO2 dans les roches profondes, la stabilisation des déchets nucléaires, la bioremédiation de polluants, la stimulation microbienne du ‘capital biologique’ des sols agricoles, l’exploitation de nouvelles ressources minérales et/ou énergétiques (terres rares, chaleur géothermique, gaz non conventionnels), voilà autant de processus qui suscitent des recompositions profondes de nos rapports avec les sols et les sous-sols, et des formes de savoirs et de pouvoirs qui y sont adossées. Des qualifications comme celles de dernière ‘frontière biotique’ de la Terre ou encore de ‘zone critique’ traduisent l’ampleur des préoccupations scientifiques et politiques que ces recompositions suscitent.
Bien sûr, depuis plusieurs siècles, les sols et les sous-sols sont investis, gérés et régulés à des fins d’extraction de ressources, de production agricole et d’enfouissement des déchets. Néanmoins, positionnés comme l’envers du capitalisme fossile, ils ont fait l’objet d’abords réducteurs tels que celui de réceptacle inerte, de gisement inépuisable ou encore de coulisse neutre et apolitique. De telles perspectives sont mises à l’épreuve d’un ensemble de transitions, espérées, projetées, ou contestées, hors de l’économie fossile. En clair : que font les processus de transition avec les sols et sous-sols ? Sont-ils porteurs d’autres façons de penser et d’aborder la terre ? Sont-ils porteurs d’autres façons de raisonner les articulations et les circulations entre surface et profondeur ?