EDITO : BLATTEN, LE PSG, DES CATASTROPHES NATURELLES AUX VIOLENCES URBAINES, D’EXEMPLES EN CONTRE-EXEMPLES, C. Lienhard

Claude LIENHARD

Avocat spécialisé en droit du dommage corporel,

Professeur émérite de l’Université Haute-Alsace,

Directeur honoraire du CERDACC (UR 3992)

 

Personne, jusqu’au 28 mai 2025, ne connaissait le petit village de Blatten dans le sud de la Suisse.

L’éboulement, l’effondrement filmés en direct du glacier qui a détruit le village est un événement à résonance mondiale. Après l’effondrement est apparue la menace de l’eau.

Le scénario du pire s’est produit, mais il était attendu, annoncé et a été anticipé de façon exemplaire.

La gestion de crise par les autorités suisses a été remarquable et la solidarité locale et nationale ont été immenses.

Une fois passé l’effroi de la catastrophe, les habitants ont montré des signes d’espoir et de combativité.

 

Par l’effet du réchauffement climatique, de telles catastrophes pourraient se multiplier, notamment dans les Alpes.
Comme le souligne l’éditorialiste, rédacteur en chef du Matin du Dimanche, il faut du cran et du cœur pour ordonner à ses concitoyens de quitter leur logement sans garantie de retour.

Et il faut une force d’organisation et de logistique.

La catastrophe naturelle aura bien entendu des suites politiques, car il se pose la question épineuse de l’avenir des fonds de vallées et de la politique de la gestion des risques qui doit être dans l’anticipation permanente face au changement climatique.

La question de la mémoire n’est pas anodine.

De nombreux internautes ont posté des images de Blatten d’avant l’éboulement sur les réseaux sociaux qui deviennent ainsi lieux de mémoire.

Ne jamais oublier pour forcer l’anticipation.

 

Par ailleurs, Christian Pfister, alter ego en Suisse d’Emmanuel Le Roy Ladurie pour l’étude de l’histoire du climat, rappelle fort justement que les actions de secours aux victimes de catastrophes ont contribué à la création d’un sentiment national fort et identitaire.

On ajoutera que ces actions de secours ont concerné également les animaux. Le vivant n’est pas divisible.

Nous garderons en tête les images des vaches suisses hélitreuillées.

Comme toujours, après les catastrophes naturelles, les pertes patrimoniales, mais aussi extra-patrimoniales sont incommensurables. Dans le Lötschental, le philosophe romand Jean-Marc Tétas a vu sa bibliothèque et sa collection d’objets historiques engloutis par la catastrophe.

Pour lui, la perte des objets est toujours une interruption de la transmission mémorielle. Pour autant, entre deuil et reconstruction, il cherche déjà à transformer l’effondrement en un nouveau départ.

On relèvera aussi la pertinence de l’intervention de psychologues. Il a été constaté que la psychologie d’urgence aide ainsi à contrer les rumeurs.

Tout le monde ou presque connaît le PSG. Tout un peuple de supporters, une grande partie de la France, souhaitaient le sacre enfin atteint.
Si elle n’était pas annoncée, la victoire était espérée.  Le match et la victoire cinq-zéro combinent panache, jeunesse et audace.  Et les commentateurs géopolitiques ont un sujet.

Le déchaînement de violences urbaines était prévisible par rapport aux antériorités connues du pouvoir politique et notamment du ministère de l’Intérieur.

 

L’échec sécuritaire est patent. Les scènes de violence et de dégradation commises en France après la victoire du PSG ont fait réagir les journaux et les éditorialistes du monde entier.

Certes, il faut sans doute relativiser. Pour autant, ces événements ont déclenché un tsunami de réactions politiques dont les vagues sont venues se fracasser sur l’institution judiciaire. Certains ont vu dans ce tsunami des surenchères inefficaces et d’autres, un impératif d’adaptation, voire de mise au pas de la justice.

 

Les questionnements sont légitimes. Le procureur général près de la Cour de cassation, Rémy Heitz a rappelé à juste titre sur les réseaux sociaux qu’il appartient à chacun de prendre ses responsabilités, tout d’abord au législateur bien entendu, à l’intérieur d’un cadre juridique dont sont garants, le Conseil constitutionnel et la Cour européenne des droits de l’homme. Encore elle !  (A écouter ici : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-jeudi-05-juin-2025-5658704)

Il y aura d’autre Blatten au pays des helvètes et sans doute de nouvelles finales à hauts risques.

Les risques sont connus, les remèdes pour partie également.

Sachons donc nous inscrire dans une anticipation dynamique.

Nous voici au seuil de l’été le JAC va s’éclipser un temps mais sera toujours à l’affut d’informations à partager.

 

Heureux été à nos lecteurs et lectrices !

 

 

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