Nathalie ARBOUSSET
Ingénieur d’études au CERDACC
- Les PFAS rallument le feu
Les PFAS sont des produits chimiques utilisés depuis les années 1950 en raison de leurs propriétés uniques. En effet, ils ont la capacité de résister à la chaleur, aux produits chimiques, à l’eau et à l’huile. Mais aujourd’hui, l’utilisation de ces produits soulèvent de nombreuses questions quant à leur impact sur l’environnement et la santé. Leur stabilité chimique les empêche de se dégrader naturellement, entraînant ainsi leur accumulation dans l’environnement.
Depuis le 5 mai, la consommation d’eau du robinet est interdite pour les personnes sensibles (les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes ou allaitantes et les nourrissons jusqu’à 2 ans) dans onze communes de Saint-Louis Agglomération dans le sud du Haut-Rhin. En effet, des dépassements des taux de PFAS autorisés ont notamment été constatés dans le cadre de campagnes d’analyses exploratoires réalisées en mai 2023, puis juillet 2023 par l’agence régionale de santé Grand Est (ARS). Les résultats montrent des concentrations allant en moyenne de 0,2 à 0,4 µg/l, selon le point de captage des eaux, sur les unités de distribution des secteurs de Saint-Louis et de Bartenheim-Kembs-Rosenau. Alors que la limite est fixée à 0,1 µg/l.
Cette contamination serait liée à l’usage passé de mousses anti-incendie contenant des PFAS sur la plateforme aéroportuaire de Bâle-Mulhouse (Voir le rapport de l’INERIS février 2025 ). L’aéroport a cessé de les employer depuis utilisant désormais des émulseurs non fluorés (sans PFAS), néanmoins la pollution perdure. L’urgence est évidemment à la dépollution du sol qui nécessitera non seulement des moyens colossaux mais aussi du temps.
Il faut relever que les efforts de réglementation se concentrent aujourd’hui principalement sur l’eau. La contamination des sols reste encore largement négligée alors qu’elle représente un risque environnemental et sanitaire majeur pour ces derniers qui ont un rôle de réservoir. Il est urgent de développer des stratégies efficaces de dépollution des sols déjà contaminés, afin de limiter les risques et de protéger les ressources naturelles.
- Exposition de la population aux rayonnements ionisants due aux actes d’imagerie médicale diagnostique réalisés en France en 2022
L’exposition des patients aux rayonnements ionisants liés au diagnostic médical est une question d’autant plus importante que nous constatons une augmentation de cette exposition.
Utiliser l’imagerie médicale pour diagnostiquer des problèmes de santé met en jeu un rapport bénéfice/risque. Cela semble être du bon sens que d’affirmer que les examens d’imagerie sont dans certains cas de très bons supports de diagnostic, même avec une légère exposition. Il faut cependant savoir justifier l’acte et donc, éventuellement, le refuser s’il ne présente pas d’avantages au regard de ses effets ionisants.
Conformément aux missions qui lui sont confiées par le code de la santé publique, l’ASNR analyse tous les cinq ans, l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants due aux examens d’imagerie médicale diagnostique.
La nouvelle édition de ce bilan, appelé ExPRI (Exposition de la population aux rayonnements ionisants), porte sur l’année 2022. Il est réalisé à partir des actes d’imagerie diagnostique extraits d’un échantillon représentatif des bénéficiaires de l’assurance maladie.
Quelques chiffres sont à noter :
– La fréquence d’actes passe de 1 181 à 1 083 actes pour 1000 bénéficiaires entre 2017 et 2022, ce qui représente une diminution de 8 %.
– La dose efficace annuelle moyenne par bénéficiaire a très légèrement augmenté entre 2017 et 2022 (+2,6 %) et passe de 1,53 mSv à 1,57 mSv.
– Près de 43 % de la population a bénéficié, en 2022, d’un ou plusieurs actes diagnostiques.
-Cette population effectivement exposée a bénéficié en moyenne de 2,54 actes au cours de l’année 2022.
-La dose efficace individuelle cumulée par cette population exposée en 2022 était en moyenne de 3,7 mSv.