Centre Européen de recherche sur le Risque, le Droit des Accidents Collectifs et des Catastrophes (UR n°3992)

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LES MATINALES D’IRMA « ENSEIGNEMENTS DE LUBRIZOL EN MATIÈRE DE GESTION DES RISQUES INDUSTRIELS », M. Baume

Marine Baume

Doctorante à l’Université de Haute-Alsace
Membre du CERDACC

 

Une seconde matinale sur les enseignements à tirer de Lubrizol a été organisée le 10 novembre 2020 à Saint-Fons à l’initiative du SPIRAL. Elle a réuni à nouveau différents acteurs du risque industriel. Sont intervenus Romain CAMPILLO, de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, Christophe POLGE, chef de la cellule risques technologiques et adjoint au chef d’unité départementale, Unité Départementale du Rhône à la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que Vincent MARCHAND, Responsable HSQE du site Arkema.

A l’instar de la matinale de Grenoble, Monsieur Campillo a ouvert la séance avec une intervention similaire à celle du 13 octobre : un rappel du déroulé de l’accident de Lubrizol, suivi des voies de progrès ayant été identifiées (notamment concernant l’alerte, la propagation rapide de l’incendie ainsi que les bacs de rétention, qui ont été débordés par l’ampleur de l’incendie tout comme les capacités d’extinction qui ont rapidement montré leurs limites), puis ont été mentionnées les nombreuses enquêtes menées par différents corps et avec des objectifs distincts. Le cœur de l’intervention a été consacré au plan d’actions gouvernemental et les modifications engendrées sur la réglementation ICPE. Monsieur Campillo a rapidement mentionné l’augmentation des inspections en Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que l’attention portée sur les installations proches des sites SEVESO. Cette dernière action est particulièrement ambitieuse selon l’intervenant puisque la région compte 180 sites SEVESO et donc un nombre conséquent de sites voisins à inspecter.

Suite à cette présentation, le public a souhaité obtenir plus d’information sur le nouveau système d’alerte Cell Broadcast qui va être généralisé. Ce fut l’occasion pour Monsieur Campillo de préciser qu’avec ce nouveau dispositif, il sera possible d’envoyer un message d’alerte à tous les téléphones situés dans un même zone sans que leurs propriétaires n’aient à installer la moindre application. Le public s’est encore interrogé sur la tardiveté de l’alerte lors de l’accident de Lubrizol. Monsieur Campillo a souhaité rappeler que le préfet a fait ce choix eu égard à l’incertitude de la connaissance, chez la population, des différentes alertes et de leur signification.

Les échanges ont ensuite permis de nous éclairer sur les nouvelles obligations qui vont peser sur les assureurs puisque désormais leurs rapports devront être communiqués à l’inspection. Monsieur Campillo a tenu à clarifier le rôle des assureurs dont les rapports ont vocation à identifier les mesures de nature à réduire le risque et non à assurer la conformité règlementaire. Les assureurs n’auront pas à envoyer tous les rapports mais devront uniquement les mettre à disposition de l’inspection, laquelle pourra s’en servir lors de contrôles pour obtenir des informations complémentaires. Mais cette mesure ne présente d’intérêt que si elle s’accompagne de contrôles de l’administration. Chiffres du BARPI à l’appui, il s’avère qu’il y a eu une baisse de 34% de contrôles sur les deux dernières années. Aussi, le public s’est-il interrogé sur la faisabilité des 50% d’augmentation annoncés. Monsieur Campillo, tout en reconnaissant la diminution des contrôles, se montre confiant en précisant que l’objectif du ministère est d’inverser cette tendance notamment en faisant en sorte qu’une partie des activités réalisées via un contrôle documentaire soit désormais réalisée par un contrôle sur le terrain. Ce sera donc une adaptation de la façon dont sont réalisés ces contrôles spécifiques. 2000 contrôles sont planifiés en 2020 pour la région et 2300 contrôles seront vraisemblablement planifiés pour 2021 pour les sites DREAL.

Cette présentation globale a été complétée par une déclinaison à l’échelle du département du Rhône de ce qui est appelé le « post-Lubrizol » par Christophe Polge. A la suite de l’incendie à Rouen, des directives ont été données par le ministère de tutelle de la DREAL afin que les services rappellent aux exploitants d’établissements SEVESO qu’ils sont les premiers responsables en termes de gestion des risques et de la sécurité de leur site, notamment sur des points jugés essentiels au regard de l’accident de Lubrizol (importance de l’EDD, inventaire stocks à jour…). C’est ce qu’a fait le préfet de région, le 3 octobre 2019 il a écrit à l’ensemble des exploitants concernés leur demandant notamment de réaliser des exercices en dehors des périodes d’activité, ce qu’ils ont fait en 2020. Monsieur Polge a poursuivi en illustrant le contexte industriel du département, ce sont 44 sites SEVESO (31 SSH et 13 SSB) qui sont présents sur le territoire. Il est souligné que l’inspection n’a pas attendu l’accident de Lubrizol pour réaliser des actions et inspections sur les sites, ce sont ainsi 351 inspections qui ont été réalisées en 2019, dont 92 sur les sites SEVESO. Les contrôles sont relatifs à différents thèmes conformément au programme défini en début d’année. A titre d’exemple, la conformité aux EDD et celle des moyens incendie font habituellement l’objet de vérifications. Suite à l’incendie de Lubrizol et dès octobre 2019, l’unité DREAL du Rhône a réorienté un certain nombre d’activités d’inspections sur la thématique post-Lubrizol. Plus d’une dizaine d’inspections ont été réalisées entre octobre et décembre 2019 afin de contrôler les points abordés dans le courrier préfectoral, en particulier sur la gestion des stocks. En 2020, une autre thématique a été rajoutée au programme des inspections, il s’agit de celle des capacités de rétention. Au total, il y a eu 50 inspections sur ce thème « post-Lubrizol » et la DREAL a observé 4 exercices POI. Un bilan général a pu être réalisé suite à ces actions et il en ressort que globalement les exploitants gèrent leurs stocks et ont mis en place des protections adaptées contre les incendies. Cependant, Monsieur Polge relève une hétérogénéité des constats selon les sites. Ceci confirme ce qui a été observé par l’unité iséroise à ce sujet. L’unité Rhône a par ailleurs remarqué que les exploitants n’intègrent pas leurs déchets dans leur gestion des stocks alors que ceux-ci peuvent être à l’origine d’incendies assez graves. Il s’agit là d’un écart mis exergue par le bilan 2019 qui a également relevé des stratégies de défense incendie incomplètes ou encore une optimisation de stockages pour éviter les incompatibilités de produits à améliorer. En 2020, les efforts se sont poursuivis avec 3 inspections inopinées de nuit avec déclenchement d’exercices POI. Afin d’illustrer son propos, Monsieur Polge a détaillé étape par étape l’un des exercices ayant eu lieu à 21h30 dans l’installation Elkem. Le retour de ces exercices spécifiques est positif puisque les exploitants ont pu intervenir avec réactivité, ces inspections furent l’occasion de mettre à jour les documents de gestion de crise et de les adapter en fonction de ce qui est demandé et attendu par l’administration. Il faut retenir que globalement ce type d’inspections n’était pas réalisé par l’administration avant Lubrizol et qu’il est nécessaire de continuer à les effectuer car elles permettent à l’ensemble des parties de « sortir de leur zone de confort ». Les exploitants du Rhône sont ainsi prévenus par Monsieur Polge qui déclare que d’autres inspections similaires sont envisagées pour 2021. Elles s’inséreront dans le programme qui comprendra également des communications sur les actions « post-Lubrizol » de l’inspection lors des commissions de suivi de sites. Seront expliqués les changements effectués afin d’améliorer la maitrise des risques dans le département. Cette transparence de l’inspection est importante et l’unité Rhône l’appliquait déjà avant les évolutions règlementaires post-Lubrizol. Cette volonté s’est notamment traduite par la publication des suites d’inspections qui est une pratique courante depuis plusieurs années. Si pour cet aspect le Rhône est en avance, l’unité a dû repenser sa façon de traiter l’instruction de certain dossier afin d’augmenter le nombre d’inspections conformément aux annonces nationales. Les instructions purement documentaires ont évolué vers des inspections sur le terrain, ce qui a permis d’augmenter régulièrement les visites depuis octobre 2019. Monsieur Polge a souhaité clore sa présentation en affirmant que l’inspection doit elle aussi s’améliorer quant à la gestion de crise. Elle s’appuie pour cela sur de nouveaux outils spécifiques à chaque site afin de progresser notamment dans la communication de crise. Concrètement, l’intervenant a expliqué qu’il existe une astreinte au sein de l’unité et en cas de crise, l’inspecteur en charge ne sera pas forcément celui qui suit le site en cause, aussi des fiches ont été créées en interne afin que l’équipe d’astreinte puisse répondre au mieux en cas d’événement. Ces éléments permettent ainsi à l’inspection de pouvoir communiquer rapidement et efficacement. Il s’agit là d’un point essentiel pour l’administration, comme il a été démontré lors de l’accident de Lubrizol. Monsieur Polge insiste sur le fait qu’il faut clairement être en mesure de communiquer correctement, tant au niveau de l’exploitant que de l’administration.

Cette intervention fut suivie de multiples questions en commençant par des interrogations quant aux risques naturels et leur prise en compte par l’inspection. Monsieur Polge a ainsi pu rassurer l’audience en expliquant que depuis longtemps les études de danger exigent de l’exploitant qu’il considère les agresseurs internes comme externes. Et plus récemment, l’unité Rhône fait particulièrement attention au facteur caniculaire et à ses potentiels effets sur les sites classés. Les échanges ont ensuite porté sur la vulgarisation de la maitrise des risques que ce soit au niveau de l’action de l’inspection ou du dossier d’instruction déposé par l’exploitant. Cette problématique revient régulièrement et Monsieur Polge confirme qu’il est délicat pour les inspecteurs qui sont avant tout des techniciens et non des « grands communicants ». Des efforts sont faits en la matière, notamment dans les rapports d’inspection pour aller vers plus de simplicité mais l’intervenant reconnaît qu’il reste des progrès à faire. La mise à disposition du public de ces rapports est un point positif mais il n’est pas suffisant pour comprendre la réalité de l’action des inspecteurs, d’où l’importance de relais tels que les CSS dans lesquels il est possible d’expliquer précisément le travail de chacun, l’exploitant comme l’administration.

Après ce temps d’échange, ce fut au tour de Monsieur Sébastien Stérin, Directeur du site Elkem de Saint-Fons de s’exprimer. L’objectif de sa présentation était de montrer à travers l’exemple de ce site ce que les industriels de la chimie font au quotidien pour réduire les risques, soit par leur élimination soit en réduisant leurs conséquences. L’intervenant, au regard de la thématique de cette matinale a tenu à se focaliser sur le risque incendie. Celui-ci était déjà pris en compte avant Lubrizol et sa maitrise s’appuyait notamment sur la brigade d’intervention des pompiers de la PIPS de Saint-Fons à disposition 7j/7 et 24h/24. De plus, le site bénéficie de la présence en permanence de pompiers auxiliaires (l’effectif représente 80 pompiers) et comme beaucoup de sites, il y a des astreintes aux trois niveaux de l’organisation (Direction, Exploitation et Technique). L’intervenant a également mentionné le robot d’appel télé-alerte, capable de mobiliser jusqu’à une trentaine de membres du poste de commandement exploitant et dont l’utilisation a été testée récemment lors d’un contrôle de l’inspection. Ces exercices POI étaient déjà réalisés 4 fois par an avant Lubrizol, tout comme les stocks qui bénéficiaient d’un accès rapide et adapté. Après ce rapide inventaire des éléments existants antérieurement à l’accident de Lubrizol, l’industriel a poursuivi sur ce qui a été réalisé depuis. Ces évolutions ont pour objet d’augmenter le niveau d’exigence dans le cadre de la réponse à une situation de crise. C’est pourquoi un exercice POI hors heures ouvrées, comme demandé par le préfet, a été effectué sur le site. L’utilisation de télé-alerte a été étendue pour l’information rapide de l’administration et la connaissance des zones de stockage ont été affinées afin de pouvoir répondre précisément à toute demande sur le sujet. Enfin, face aux nombreuses critiques sur la communication lors de l’accident de Lubrizol, Elkem a souhaité progresser grâce notamment à des outils spécifiques afin de rendre les échanges plus efficaces en temps réel en sensibilisant les équipes. Cette amélioration de la gestion de la communication de crise repose sur un plan d’actions contenant des fiches réflexes, des messages types ainsi que des formations dédiées. Finalement, l’accident de Lubrizol a impulsé une certaine dynamique d’amélioration continue des outils pour le POI. Monsieur Stérin prenant pour exemple l’emploi envisagé d’un casque audio-vidéo pour le prochain POI, ce qui permettra une meilleure visualisation de la situation. Celle-ci reposant aujourd’hui uniquement sur une communication orale, or grâce à ces casques, le poste commandement exploitant aurait un retour vidéo de la réalité du terrain. Monsieur Stérin a clos son exposé en détaillant quelques exemples de projets réalisés ou en cours de réalisation pour réduire la probabilité ou la gravité des accidents. S’il s’agit de réalisations pour le site de Saint-Fons, il est précisé qu’ils représentent ce que beaucoup d’exploitants de la chimie font puisque la grande majorité du secteur est convaincue que sa pérennité passe par la réduction des risques. Même si le risque zéro n’existe pas, il appartient aux exploitants de travailler de façon à le réduire au maximum. Quatre exemples ont ainsi été développés : la réduction importante (-80%) de l’utilisation de matières premières toxiques et inflammables, ce projet fut l’occasion de rénover entièrement le parc de stockage des solvants inflammables. La modernisation de la distribution d’eau des sites Nord et Sud est en cours de réalisation. Enfin, Elkem est en train de finaliser la construction d’un bassin grand sinistre sur le site Sud. Celui-ci devrait être achevé dans les semaines qui viennent. D’autres projets sont prévus et seront l’occasion de se mettre en conformité avec les arrêtés post-Lubrizol. Monsieur Stérin rebondit ici sur le fait que l’Etat ne participe pas financièrement à cette mise en conformité, celle-ci représentera pour Elkem un montant de 10 millions d’euros sur les prochaines années à venir.

La discussion s’est prolongée avec un second industriel, Monsieur Vincent Marchand responsable du service HSE de l’établissement Arkema à Pierre Bénite qui est un site Seveso seuil haut implanté en pleine métropole. Après une présentation rapide de l’activité du site et des risques associés, Monsieur Marchand exprime à quel point l’accident de Lubrizol a marqué les équipes du site. L’intervention s’est déroulée en deux temps, premièrement, a été présenté ce qui était en place sur l’établissement, avant Lubrizol, avec une revue rapide de l’organisation de la gestion crise. Comme tout site SEVESO, le site dispose d’une cellule d’astreinte composée de 9 personnes. De plus, Monsieur Marchand a mentionné une particularité du site de Pierre-Bénite qui réside dans des exercices hebdomadaires basés sur la centaine de scénarios POI décrits dans les EDD. Ils sont l’occasion de tester les équipes sur de nombreuses situations afin d’améliorer leur réponse. Ces exercices s’ajoutent à ceux plus complets réalisés une à deux fois par an. Dans un second temps, Monsieur Marchand a listé les améliorations apportées suite à l’accident de Lubrizol. L’idée ici est de pouvoir continuer à exercer une activité compatible avec les attentes des diverses parties intéressées notamment celles du public. Pour cela, le site Arkema a dû améliorer la gestion de son inventaire et s’assurer de la mise à disposition de l’état des stocks en temps réel. Le système qui était en place pour la gestion des stocks a été modifié afin de permettre d’avoir accès instantanément à l’encours des stocks. Un autre point qui a joui d’une amélioration est le dispositif de plan, celui-ci présente aujourd’hui l’intégralité des stocks et leur position physique est rapidement visible. Enfin, un exercice hors heures ouvrées a été effectué, il a eu lieu un samedi à 5 heures du matin et s’est clos à 13 heures. Monsieur Marchand a répété que les industriels n’ont heureusement pas attendu que l’événement de Lubrizol ait lieu pour prendre des mesures. Chez Arkema, il existe un plan pluriannuel d’amélioration de la prévention des accidents majeurs. Il s’attèle à la réduction du risque à la source, c’est à ce titre que l’utilisation du chlore liquide a été abandonnée. C’est aussi dans ce cadre que de la redondance sur les sécurités a été instaurée sur plusieurs unités. Des systèmes de détection, de traitement du signal et tous les dispositifs entrant en jeu dans la chaine de sécurité ont ainsi été doublés afin d’augmenter la fiabilité des installations et de réduire au maximum les risques résiduels. Cette intervention s’est terminée avec l’évocation du budget d’Arkema concernant uniquement la sécurité qui s’élève à plusieurs centaines de milliers d’euros par an.

Les échanges avec l’auditoire ont conduit Monsieur Marchand a fait le point sur le retour de ces exercices. Il a précisé que l’exploitant n’est pas tenu de communiquer sauf sur demande de l’inspection, néanmoins en l’occurrence, l’inspectrice en charge du suivi du site était venue cette année faire un contrôle le jour d’un des exercices POI et avait ainsi pu observer et obtenir directement les éléments. La discussion s’est ensuite poursuivie sur les leçons tirées de l’accident de Lubrizol n’ayant pas été développées jusqu’alors dans cette matinale, à savoir l’impact sanitaire post-accidentel. Monsieur Campillo rappelle que le premier objectif des dispositifs préfectoraux mentionnés (PPI et POI) est de limiter les dégâts humains directs. Or Lubrizol est un cas un peu différent dans la mesure où c’est une toute autre question qui est posée, celle de savoir quels sont les impacts, à très long terme, sur les populations. C’est pour quantifier ce type d’impacts qu’une étude épidémiologique a été ouverte et s’étendra sur plusieurs années. C’est inédit puisque d’habitude, lors d’accident industriel, ce sont uniquement les impacts directs, plus facilement quantifiables, qui sont analysés.

Monsieur Marchand a par ailleurs précisé les moyens de communication utilisés chez Arkema pour constituer la cellule de crise et gérer l’alerte et l’information du public. Il confirme qu’Arkema ne communique jamais directement auprès du public. Cet échange intéressant ne fut qu’un exemple parmi de nombreuses interrogations spécifiques émanant du public, aussi bien envers les industriels que l’administration. Cela rejoint le constat d’une population de plus en plus connaisseuse des sujets hautement techniques, avide d’information et en grande recherche de lieux pour échanger avec les professionnels. Ces deux matinales, qui ont rassemblé 500 personnes en présentiel et en ligne démontrent la nécessité d’associer l’ensemble des parties prenantes dans la construction d’une réelle culture du risque en France.