Centre Européen de recherche sur le Risque, le Droit des Accidents Collectifs et des Catastrophes (UR n°3992)

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BRÈVES, N. Arbousset

Nathalie Arbousset

Ingénieur d’études au CERDACC

  • Le financement de la transition écologique selon la Cour des comptes

Chaque année, le rapport public de la Cour des comptes doit comporter des observations et des recommandations portant sur un grand enjeu de l’action publique, afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics et d’informer les citoyens (article L143-8 du code des juridictions financières).

Le rapport public de 2024 porte sur l’action publique en faveur de l’adaptation au changement climatique. La Cour des comptes souligne qu’à l’urgence de lutter contre le réchauffement climatique s’est ajoutée l’urgence de s’y adapter. Pour ce faire, il convient d’identifier les efforts et les dépenses à consentir pour s’adapter, mais aussi leur répartition (pouvoirs publics, entreprises, ménages, etc.).

Si la question se pose au regard de la situation préoccupante des finances publiques, elle est aussi un enjeu démocratique et de transparence. L’information des citoyens est essentielle afin d’obtenir leur adhésion, d’autant que nombre des mesures susceptibles d’être mises en œuvre vont modifier leurs conditions de vie. De plus, l’action publique doit être cohérente (planification, arbitrages, coordination des acteurs sur les échelles nationale, territoriale ou locale) et se concilier avec d’autres politiques publiques, dont les enjeux sont parfois contradictoires.

Le rôle de l’État est alors essentiel. Pourtant, la Cour des comptes relève que dans certains domaines, il « ne joue pas correctement son rôle […], qui consiste notamment à fixer des objectifs et à définir une trajectoire pour les atteindre« .

  • Pollution plastique

L’étude publiée ce mois-ci (Première analyse mondiale de comparaison des dépôts atmosphériques de microplastiques collectés avant et post-covid : quel niveau d’impact des activités humaines ) revient sur les résultats de deux campagnes de mesures qui ont été réalisées afin de collecter les dépôts atmosphériques de microplastiques, sur les toits du campus de l’École des Ponts ParisTech et de l’Université Gustave Eiffel situé à Champs-sur-Marne à 15 km de Paris et entouré d’une densité de population d’environ 3 500 habitants/km2 dans un rayon de 5 km. Ces mesures ont été réalisées au printemps 2020 durant le premier confinement, puis au printemps 2021, période d’activité normale. L’échantillonneur était positionné à une hauteur d’environ 10 mètres au-dessus du sol, sur une partie plate d’un toit végétalisé d’un bâtiment du campus.

Les résultats des comparaisons révèlent une baisse significative des microplastiques pendant le confinement de l’ordre de 80%. Les facteurs météorologiques, comme les pluies, ne peuvent pas seuls expliquer ces différences, par conséquent c’est la baisse temporaire de l’activité humaine pendant le confinement qui semble être la cause principale de cette réduction des dépôts.

En janvier 2024, une étude américaine avait mis en lumière la présence de microplastiques et nanoplastiques dans l’eau en bouteille. L’étude publiée dans la revue scientifique PNAS montrait que chaque litre d’eau contient en moyenne 240 000 fragments de plastique. Cette étude soulignait le rôle significatif du processus de potabilisation de l’eau dans la présence de microplastiques, en particulier le nylon utilisé dans les membranes filtrantes. De plus, le contenant lui-même, principalement composé de polytéréphtalate d’éthylène (PET), contribue à cette contamination. D’autres facteurs favorisent la dégradation des plastiques comme le temps de contact, l’abrasion, l’exposition au soleil, à la chaleur, le contact avec des corps gras, le vieillissement et l’usure. Les nanoplastiques, représentant 90% de ces fragments. Or, leur taille microscopique leur permet d’entrer dans le système sanguin et les organes du corps, ils présentent donc un danger pour la santé.

  • Un centre de test de dispositifs anti-inondation

A été créé à Baziège (Haute-Garonne) un centre d’essais spécialisé dans le risque d’inondations dont le but est de servir de lieu de test pour les professionnels qui créent des dispositifs anti-inondation. Cet espace reconstitue une zone inondée, avec un chalet et une cave notamment, à taille réduite, mais à échelle humaine. Il permettra ainsi de recréer les conditions d’une inondation « en direct », avec la même vitesse rapide de montée des eaux – un phénomène difficile à observer et à mesurer sur le terrain –, de constater ses effets sur le bâti, par exemple, et de tester des solutions. Ce projet est le résultat d’un partenariat entre la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée et la compagnie d’assurance Allianz France, la société danoise FloodFrame. Les inondations représentent le premier risque naturel en France. Selon le réassureur CCR et Météo-France, le coût de ces événements devrait augmenter de plus de 148 millions d’euros par an en moyenne d’ici à 2050 (+ 15 %), de plus de 370 M€ si l’on tient compte de l’évolution des enjeux assurantiels (+ 38 %).

Le premier dispositif testé a été développé par la start-up  FloodFrame est une sorte d’airbag puisqu’il s’agit d’un long boudin blanc qui se gonfle rapidement et automatiquement encerclant l’habitation, jusqu’à former une membrane étanche en utilisant la seule force de l’eau qui monte (J. Valin, Lutte contre les inondations liées au changement climatique, un centre unique en France permet de tester des protections, https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/lutte-contre-les-inondations-liees-au-changement-climatique-un-centre-unique-en-france-permet-de-tester-des-protections-2943816.html.)